« Il y a cela de merveilleux dans la langue, et donc dans l’écriture, c’est que tout est possible«
B.G.
Il y a cela de merveilleux dans la langue, et donc dans l’écriture, c’est que tout est possible. Il y a cela de dangereux c’est que, pour autant que la syntaxe soit respectée, la vérité semble apparaître. Ainsi bien des propos, des essais, des traités et toutes sortes d’autres textes qui paraissent quotidiennement, n’ont aucun sens. Donc je m’en tiens à la poésie qui comme le roman peuvent prétendre, sans aucune contestation, à leur propres vérités, l’auteur y est le seul maître de ses choix et ne prétend à rien d’autre, si ce n’est éventuellement de nous y emmener avec lui.
En créant cette maison d’édition en 2018 nous nous étions donné comme projet de publier plus particulièrement de la littérature et de la poésie contemporaines.
C’est de façon humble que ce projet se construit, pas à pas, lisant et découvrant des auteurs qui, pour la plupart jusqu’ici, n’ont pas encore eu l’occasion de trouver l’espace suffisant pour partager l’expérience qui les anime.
C’est donc avec plaisir que je vous annonce la parution de Les Chambres (Tome 1) de Marcel Dupertuis, qui viendra donc compléter le catalogue de Bruno Guattari. Éditeur en y introduisant une forme romanesque.
Ce qui me touche dans la forme poétique : l’extrême simplicité, Prévert : » la Seine a de la chance, elle n’a pas de souci… » et pourtant par en dessous ce n’est pas si simple, quand on va déplier le signe il y aura un sens plus large, mais en attendant sans rien déplier à la première lecture, celle de la surface est déjà suffisante en elle-même…
…Pour la forme romanesque c’est un peu du même ordre… Partir se promener dans la lecture et puis se rendre compte que finalement, l’air de rien, l’auteur est en train d’écrire quelque chose dont il n’a pas forcément conscience.
…Splendeurs et Misères de Courtisanes de Balzac est probablement le texte qui, pour longtemps, m’a le plus marqué, en attendant Dostoïevski; ensuite, plus tard, viennent Faulkner et Cervantès. Aujourd’hui c’est Murphy, le roman de Samuel Beckett et encore Diderot, avec Jacques le Fataliste, qui est à la fois une leçon d’écriture et une question sur les péripéties de l’existence.

(Propos de Bruno Guattari)