Isabelle Sancy

Isabelle Sancy
© Photo. Yseline D., 12.2019

Isabelle Sancy est née en 1967 en Dordogne.

Dans le très vaste monde qui s’offre, le moyen le plus simple d’y prendre part est parfois sa langue maternelle. Elle devient évidente d’être pratiquée à tout bout de champ, pour n’importe quoi, sur tous les tons – des plus triviaux aux plus vitaux – puis d’être étudiée avec le monde elle se densifie jusqu’à la métaphysique ; tellement moins évidente alors, comme un troublant alter ego qui ne veut pas et ne peut pas tout dire, non plus que soi-même, tandis qu’on peut pourtant fonder et détruire avec les mots. Quelque chose du monde, de notre présence au monde, quelque chose de la vie et de la mort se joue à chaque instant avec la langue, on s’en aperçoit tôt ou tard ; ma poésie est sur sa trace.

Ce premier recueil, Paraisons, qui réunit des vers libres et de petites proses, est composé de sept parties : Paysages du jour, Éléments, Mille griffures, L’amande essentielle, Les nus, En regard (avec Yánnis Rίtsos), Le codex des saisons, chacune aimante des poèmes extraits de la même veine (chaque veine est de celles ouvertes depuis toujours), que j’ai explorée, creusée, caressée et de tout ce qui y est venu en masse et en désordre à l’esprit j’ai formé certains équilibres, pour m’en souvenir.

Extrait de Paraisons

À la nudité, à l’exposition 
puissante des foyers, des chambres 
— toutes entrailles dont le lieu est révélé 
dans des semaines de transparence 
du paysage aux Hommes 
– fausse morte, parle ! 
du mystère, exaspérant de proximité, 

reconnaître les signes de la faim et de la soif.

Extrait de Rire au ciel

Non il était calme, alors tout à coup, la joie originelle de sa compagnie revint sur elle sans qu’elle pût contrôler cette sensation ; rien n’était vraiment arrivé, elle devait l’aimer encore pour être ainsi saisie de l’envie de rester là avec cet homme ; elle retrouvait même, affolée, le chemin du plaisir de le regarder, son maintien un peu raide qui ne disait rien de sa peau laiteuse sous sa chemise, son intimité qu’elle
chercha des yeux sans le vouloir dans ses mains sages, toujours croisées, y retrouvant toison, sueur, muscles bandés et douceur
partagée, alors. Autant d’images que de gestes lui revenaient,
elle crispa les poings sur ses propres mains qui auraient pu se
poser sur les joues de cet homme comme les ailes d’un oiseau
pressé de rentrer au nid, cet homme dont il était impossible de penser qu’il pouvait recéler autant de zones d’ombre.

ISBN : 978-2-492713-10-1
Dépôt légal : 04.2022

Extrait de Dans cette brèche

Patente

Des noisetiers, des cristaux gris-bleu,
les romans maritimes et des encens précieux
au pied des forteresses de ce temps ;
derrière leurs murs on torture, on viole, on assassine.
Arrachage (de l’ongle, cette humanité)
puis reproductions, tout est possible
on sait faire séquençage à foison de si belle technique.
Vous m’écrirez bien un petit bonbon à la menthe violette maintenant ?
Et surtout tuez-moi sur le champ.

ISBN : .978-2-492713-23-1
Dépôt légal : 12.2023

Article

  • Pourquoi ? L’œuvre d’Armel Guerne, Les Cahiers du Moulin N°17, octobre 2010
  • Note de lecture du recueil de poésie de Philippe Vigny, L’Apocryphe de Sainte Scolasse, Poezibao, juillet 2019

Nouvelle

  • Au delà du chemin, 1er prix de la nouvelle Gascon de plume, 2012
  • Préface à la 10ème édition de Gascon de plume, 2013

En revue

Avec

  • Frédéric Netter, textes et dispositions de photographies
  • Philippe Agostini, [correspondances I], Livre Pauvre, 4 exemplaires, 2018
  • Philippe Agostini, D’ouest en est, Livre Pauvre, 2 exemplaires, 2020